et sa aussi qui est peut etre mieux :
Cannes 2005 : "Last days"
Cannes 2005, 13 Mai 2005
Deux ans après son "Elephant" palmé, Gus Van Sant revient sur la Croisette avec "Last days", un film inspiré par le destin de Kurt Cobain, et présenté ce 11 mai en compétition.
C'ETAIT QUAND ?
Vendredi 13 mai à 22h. Tous les spectateurs peuvent découvrir le film en même temps que les festivaliers, puisque Last days sort en salles ce même jour.
L'ENJEU
En 2003, le jury cannois présidé par Patrice Chéreau avait décerné sa Palme d'or, mais aussi son Prix de la mise en scène, à Elephant, précédent film de Gus Van Sant. L'an dernier, avec la sortie en France de l'ovni Gerry, l'aura du réalisateur de Portland continuait de grandir. Autant dire que Last days est l'un des films les plus attendus de la compétition, et pas seulement par les admirateurs de Kurt Cobain.
QUI ETAIT LA ?
Gus Van Sant a monté les marches en compagnie de l'ensemble de ses comédiens : Michael Pitt bien sûr, mais aussi Asia Argento, Lukas Haas et Kim Gordon, chanteuse et bassiste de Sonic Youth qui fait une apparition dans le film -son complice et compagnon, Thurston Moore, consultant pour la musique sur Last days, était lui aussi présent.
DE QUOI CA PARLE ?
Comme son titre l'indique, le film évoque les derniers jours de la vie de Blake, une rock star à la dérive, réfugiée dans sa maison au milieu des bois.
QU'EN PENSE LA PRESSE ?
L'accueil réservé au nouvel opus de Gus Van Sant, enfant chéri de la critique, est globalement positif. Les journalistes savent gré au cinéaste de ne pas être tombé dans les clichés du film rock. En optant pour un traitement poétique, il capture "une vérité essentielle" (Olivier de Bruyn, Première) et atteint "au noyau universel" (Elisabeth Quin, Elle). Certains lui reprochent cependant d'avoir recours aux mêmes effets de style que sur Elephant et de verser parfois dans l'"arty-ficiel", selon le mot de Thomas Baurez (Studio Magazine). Lire la revue de presse
QUE RETENIR ?
Les fans en quête de théories tordues et/ou scabreuses sur le suicide de Kurt Cobain peuvent passer leur chemin - ils iront éventuellement (re)voir le documentaire Kurt & Courtney, qui ressort en salles ces jours-ci, pour étancher leur soif de sensationnel. Car si Gus Van Sant s'est clairement inspiré du funeste destin du leader de Nirvana, il brosse avant tout l'émouvant portrait d'un homme désespérement seul. Usant de procédés qui, après Elephant, pourraient lasser (décalage entre l'image et le son, dérèglement de la chronologie), mais prennent ici tout leur sens, et s'appuyant sur un Michael Pitt fantomatique à souhait, le réalisateur livre une oeuvre forte et mystérieuse qui aurait pu s'intituler "My own private Kurt Cobain, une nouvelle aventure de l'Homme invisible".
ATOUTS POUR LA PALME
Le Président du jury, Emir Kusturica, appartient au club très fermé des réalisateurs qui ont obtenu deux Palmes d'or (avec Coppola, Imamura et Bille August). Donnera-t-il volontiers une carte de membre de ce club à Gus Van Sant, palmé en 2003 ? L'originalité et l'élégance de ce Last days pourraient au moins lui valoir un Prix du Jury ou de la Mise en scène. Surtout que Van Sant compte au moins une fan dans ce jury : la Française Agnès Varda n'a jamais caché son admiration pour le cinéaste de Portland.